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Café de filles
23 août 2008

Quand je sera grande je voudra être caissière à la Fnac

Ils doivent en savoir des choses sur leurs clients, les caissiers de la Fnac.

Moi par exemple il y a trois ans, il l’a bien vu le vendeur que j’étais en pleine rupture et que je le vivais plus ou moins bien.

J’avais trouvé après des heures de recherche complètement par hasard « Le petit guide de survie de la rupture ». Or, il se trouve que -comme la vie est bien faite tagada tsouin tsouin- je venais de me faire jeter comme une merde de façon totalement impromptue par l’homme qui était selon mes calculs censés de demander en mariage dans l’année.

Après avoir longuement hésité avec l’encyclopédie des plantes aromatiques et potagères de la Vallée de la Drôme que je feuilletais distraitement en attendant que les trois pleupleus à côté de moi veuillent bien aller voir chez Virgin si j’y étais, j’ai finalement opté pour ce petit ouvrage qui, tout bien réfléchi, pourrait m’être plus utile.

Restaient quand même les quelques mètres qui me séparaient de la caisse à parcourir. Je voudrais vous y voir, vous, marcher dans la Fnac avec un livre « Je pue de la gueule c’est grave docteur ? » ou « J’ai une vie de merde et personne ne m’aime : aimer la vie quand même ».

Arrivée à la caisse, la caissière était un caissier, bien entendu. Jeune, évidemment.

- Bonjooooour ! (ton trop enjoué)  Ca va bien ? Hey hey ! Pouet pouet la mouche qui pète ! Le petit bonhomme en mousse, qui s’élance et qui rate le plongeon...

A ce moment précis, j’aurai vendu mari et enfants pour trouver un autre livre, histoire de noyer un peu le poisson dans l’eau, du genre «Moi Camille, 22 ans, belle, jeune, riche et jamais larguée ».

Comme j’avais ni mari ni enfants, j’ai pu vendre personne et j’ai juste chopé un stylo porte-clé, un marque-page-règle, et petit livre à la couverture nature morte aux tons passés « pour la plus jolie des grands-mères ».

Un peu comme toi, quand tu dois acheter des préservatifs et que tu passes à la caisse avec un litre d’adoucissant, une paire de tongs et des crevettes décortiquées.

- Bonjour mademoiselle. (regard mi-compatissant mi-moqueur) C’est pour offrir ? 

- OUI !!! Oui oui tout à fait. Pour offrir. C’est exactement ça. Hmm hmmm. Ouais ouais ouais.Une copine. Une connaissance quoi. Pauvre femme

- Je vous fais un paquet cadeau donc si c’est pour offrir ?

- Ah bah oui si c’est possible. C’est mieux. Vu que c’est pour offrir. A une copine.

- Vous êtes sure ?

- Absolument. Et un peu de bolduc. Pour faire une grosse rosette. Elle va être contente comme ça ma copine. Elle adore le bolduc.

Quelques secondes après.

- Voilà. Je lui mets mon numéro de téléphone à la fin pour quand elle sera guérie ?

- Ah ah ah ! (rire aux éclats. Pas du tout forcé. Ou si peu) Allez, à bientôt ! Je vais voir ma copine. Celle qui s’est faite larguer. Et qui aime le bolduc. Oui la même.

Voilà comment je suis repartie de la Fnac avec mon petit Guide de survie de la rupture,  un stylo porte-clé, un marque-page-règle, et petit livre à la couverture nature morte aux tons passés « pour la plus jolie des grands-mères ». Encore heureux que j’en avais encore une, de grand-mère.

Tout ça pour dire que je compatis au moment de solitude de toutes celles qui, comme Clémentine le confiait dans un commentaire, pourraient se retrouver face à un vendeur curieux, et s’entendre répondre, d’une voix mal assurée, que « oui c’est pour moi. Non j’emménage pas avec mon mec. Bah en fait non j’ai pas de mec. Donc j’emménage encore moins avec lui vois-tu. Oui j’achète pour moi le livre « S’installer avec Jules et rester zen », pour ne pas emménager avec le mec que je n’ai pas. »

Après, je dois avouer que d’imaginer mon père, mon frère, un cousin ou un oncle, un pote ou un lecteur du blog, torse bombé, barbe naissante, poils qui ressortent de la chemise, parfum de mâââle et testostérone plein le sang, se pointer à la caisse de l a Fnac avec « Emménager avec Jules et rester zen », ça me fait un peu poiler quand même.

Alors, un conseil, les gars : n’hésitez pas à lâcher un rot, ou à vous gratter les couilles en payant. Ca vous éviter d’y laisser toute votre virilité.

Kmille, en mode un-molar-ça-marche-aussi-mais-c'est-plus-dégoutant

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Commentaires
O
J'ai bien aimé le sourire de la vendeuse quand j'ai acheté ton livre, effectivement. Un peu malice du genre te faut un guide ma jeu-jeune et en même TENDRE NOSTALGIE quoi. T'emménages avec JULES, wahou.<br /> <br /> Oui, je suis rentrée !<br /> Bisous tous.
O
On s'y croirait... Un peu plus et j'avais l'impression d'avoir un petit sac plastique caca d'oie qui me pendait au bout du bras...<br /> <br /> :)
C
T'as raison Picolo.<br /> C'est vrai il y a aussi des caissières aussi aimable que des portes de prison. Le genre qui te balance tes tomates (avocats, pêches ou abricots d'ailleurs) que t'a pris le temp de choisir bien mures (quand les 3/4 de l'étale t'aurais pu jouer à la pétanque avec qu'elles auraient rien senti) mais pas abimées juste belles, et qui s'empresse de les aplatir avec le sac de patates ou le baril de lessive. Le genre qui t'annonce le total en regardant ses ongles manucurés (des fois qu'à cause de toi maudit client elle aurait écaillé son beau verni rose ultrashine). Le genre qui prend pas le temps de t'adresser le moindre regard, de lever la tête, parce qu'elle est trop occupée à papoter avec la colègue d'à côté (ça c'est souvent interdit par le reglement intérieur) ou la cliente suivante qui se trouve être un de ses connaissances. Et qui t'ignore comme une m**** du début à la fin de ton passage en caisse. <br /> Le genre à qui t'a envi de laisser ton cadi complet avec ton sac de "purée" de tomate (ou de guacamole encore dans sa peau si elle a pas craqué). <br /> "Ooooh c'est trop bete, j'ai oublié mon "moyen de paiment. Aurevoooooiiir!"<br /> et ça dans ses dents à la p*te. <br /> <br /> Non mais c'est vrai quoi ! C'est pas parce qu'un boulo est chiant qu'il faut être désagréable. Elle n'a qu'a signer contractuelle, là elle poura s'en donner à coeur-joie.<br /> <br /> Enfin t'as raison aussi les p'tis commerces c'est vachement plus sympa, je pratique volontier quand ma bourse me le permet. La librairie est une véritable caverne d'alibaba pour moi, sauf que cézam ouvre toi ça marche pas pour repartir sans payer... Je ne te parle pas de ma boulangerie préférée ni du primeur du lundi ou je vais me la jouer Jean Pierre Coffe. <br /> <br /> Enfin pour ta P*** de caissière et les c*** de clients que j'ai pu voir, je crois que le problème n'est pas seulement là. Certe, le gigantisme de certains magasin déshumanise les rapports. Mais ça ne fait pas tout, je me demande de plus en plus souvent si les gents ont encore une éducation. <br /> <br /> Tient, faut que j'en touche deux mots à Supernany moi.
P
Ouah... C'est pour ça que j'aime les petits commerces, on peut prendre son temps, à la crêperie je tape la bise à la patronne, à la librairie on s'insulte gentiment avec le proprio, et le marchand de BD prend son temps pour taper la discute alors que je suis arrivé chez lui au moins 2 minutes après l'heure de fermeture.<br /> <br /> Mais hélas, aucun d'eux ne vend "S'installer avec son Jules et rester zen" (moi aussi zen beaucoup). Alors il faudra que je passe dans une FNAC réveiller ma carte de fidélité et draguer une caissière... ou pas. Je me souviens d'une caissière dans un Virgin, elle ne regarde pas les clients, elle ne dit rien, et elle a l'air contente de vous servir qu'elle vous file le sac et vos achats séparément pour que vous puissiez vous-même ranger les seconds dans le premier, sans trop la fatiguer. Mais quelle p*te !<br /> Pardon.<br /> <br /> Donc j'irai à la FNAC, mais pas chez Jules, je préfère Celio.
C
Picolo:<br /> désolée ... pas pu m'empécher de faire ma sale mome. Trop facile, trop tentant.<br /> <br /> A part ça, si j'ai parlé de patience, c'est que non seulement il faut attendre plus longtemps qu' à la caisse de monsieur rimel, mais qu'en plus il faut pas y passer qu'une foi (pas forcément dans la même journée évidemment genre harcellement), comme tu dit à moins d'un coup de foudre. <br /> L'idéal étant évidemnt de ne pas passer à l'heure du rush (quand tu as le choix bien sur).<br /> <br /> "au milieu de 100 à 200 clients en période de rush, elle se souviendra même plus de la tête du garçon qui a fait sa tentative" : As tu une idée du nombre de personnes qui disent à peine bonjour, ou qui te regardent pas un instant en face quand miracle ils te rendent ton bonjour ? Les caisses automatiques ont un bel avenir devant elles. Une employée pour 4 caisses automatiques et le boulot devient un panaché de flicage et de rabachage du mode d'emploi... <br /> Bonjour le raport humain! (pas mécontente de plus taffer là dedans moi)<br /> Alors quand un original vous fait sourire deux minutes, ça rompt la monotonie du bip bip bip de la scanette. Après quand on le croise, son visage ne nous est plus tout à fait inconnu. De là à le remettre ... bon, faudra p't être lui donner un indice à cette caissière.
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