Et aussi le noir sent et le jaune est fourbe
Tout à l’heure j’ai bu un café. Et hier j’ai mangé des pâtes au thon. Tu veux du quotidien, de l’intime, tu vas en avoir tiens. Et peut-être même qu’un jour je vous raconterai si je fais caca-mou. Voilà, c’était pour la parenthèse scato, fort inintéressante mais oh combien utile pour vous détendre parce que je m’en vais vous parler d’un sujet sérieux.
Je disais donc, tout à l’heure j’ai bu un café. Dans un café. Oui je suis une folle, moi aussi j’ai une vie Rock’n’roll. Et en terrasse pour pouvoir fumer plein de cigarettes observer les gens et respirer le bon air de Paris côté boulevard encombré de gens qui se la racontent en 4x4.
Et à la table juste à côté de la mienne, il y avait deux hommes. Et les deux hommes ils discutaient. Et moi quand il y a deux hommes qui discutent j’ai quelques difficultés à ne pas tendre l’oreille. Indiscrétion qui ne les gênait guère si j’en juge le volume sonore de leur conversation. Pourtant, ils parlaient de trucs un peu intimes quand même, genre l’infidélité.
Tous les deux, ils étaient tombés d’accord sur un truc, à part sur le fait qu’il y a pas à dire, on a chaud on a froid on sait plus comment s’habiller, c’est que vraiment la fidélité, c’est de la connerie. Finalement ils étaient pas loin de l’histoire du climat niveau connerie et enfonçage de portes ouvertes.
Franchement, on peut me reprocher plein de choses, mais pas de pas être ouverte. Je suis ouverte à tout (t’enflamme pas hein, moi, pas une autre partie de mon anatomie), ce qui m’importe c’est le raisonnement qui y mène.
Alors dire que la fidélité ça n’existe pas, c'est vraiment un truc de trou du cul soit. Mais arriver à cette conclusion par leurs arguments ou la justifier par ces exemples, ça m’a donné sérieusement envie de leur dire qu’ils avaient du attraper un coup de chaud ou un coup de froid, parce qu’ils avaient pas du savoir comment s’habiller.
Argument numéro un :
« Je ne connais aucun couple qui peut dire sincèrement qu’il n’a jamais mis un coup de canif dans le contrat. »
Déjà, on connaît ce qu’on veut connaître. Et on voit ce qu’on veut voir. A l’époque où j’étais avec mon mec depuis 3 ans et que je voulais m’engager alors que je portais encore des couches-culottes, je ne connaissais aucun couple qui était ensemble depuis trois ans et qui n’était pas engagé. Bizarrement, aujourd’hui j’en connais beaucoup. Et c’est pas une question d’age, puisque c’est les mêmes qu’à l’époque.
Et puis c’est pas parce que je connais aucun couple qui s’est rencontré un 3 février que je me refuserai à vivre une histoire qui commencerait un 3 février.
Argument numéro deux :
« De toute façon, c’est impossible d’être attiré autant par la même personne toute sa vie ».
Bah si ducon ! C’est bien connu ! D’ailleurs, toutes les personnes ensemble depuis 60 ans te le diront : entre eux, c’est comme au premier jour. Ils ont des papillons dans le bide quand ils se voient, et envie de se plaquer mutuellement contre le mur pour un petit coup vite fait bien fait. Ils font l’amour 4 fois par jour, et les premières disputes, les premiers enfants, les premières vergetures, les premières rides, la première bouée, les premières remises en question, les premiers cheveux blancs, n’y ont rien changé. D’ailleurs, ils ne regardent personne d’autre. Ils les voient sans les voir, tant leur cœur est ailleurs. A cette femme, cet homme, de qui ils connaissent tout ou presque, et qu’ils s’apprêtent à retrouver avec leur couche d’incontinence et leur bas de contention. Et leur moral en berne aussi, parfois.
Argument numéro 3 :
« On peut pas se promettre fidélité, on n’est pas programmés pour ça, regarde les animaux ! ».
Non, on n’est pas programmés pour ça. On n’est pas programmés non plus pour prendre le métro le matin pour aller au travail, ni pour allumer ce petit bouton de rien du tout qui fera qu’on verra jour même en pleine nuit. Et encore moins pour aimer un homme quand on est un homme ou une femme quand on est une femme, puisqu’il faut un de chaque pour perpétuer l’espèce.
Par contre on est programmés pour renifler les fesses des gens qu’on croise et pour pisser partout quand on veut se sentir chez nous. Et aussi pour s’entretuer les uns les autres pour le défendre, notre « chez nous », des gens qui n’y seraient pas tout à fait, chez eux.
Argument numéro quatre :
« Surtout nous, les mâles, on n’est pas fait pour ça. C’est génétique et biologique, il faut qu’on donne notre semence pour procréer ».
Oui c’est vrai ça. C’est un truc d’homme l’infidélité. Ou de cochons. De boucs et de bœufs, aussi.Un truc phallique, quoi. C’est comme ça et c’est pas autrement, puisqu’ils ne peuvent pas faire autrement. Les truies en revanche sont d’ailleurs réputées pour leur fidélité à toute épreuve, et pour n’accepter la semence que du cochon de leur vie. Quant aux chèvres, conseil d’amie, si d’aventure t’es un mouton, tente pas d’en débaucher une déjà engagée parce que tu risquerais de te prendre une de ces vestes qui fera que tu seras habillé pour l’hiver. Et après elle ira raconter à sa copine la vache à quel point les moutons, c’est tous des porcs et la vache lui répondra que son mari l’a encore trompée hier, et que décidément, les mâles c’est tous des bœufs.
Kmille, en mode je-préférais-encore-quand-vous-parliez-du-temps
PS : si t'es une femme et que tu as déjà trompé ton mec actuel passé ou à venir, ton témoignage m'intéresse pour le cravail, alors si tu m'envoie un petit mail pour me raconter on pourra presque devenir meilleures copines.