17 septembre 2007
Il se passe des choses bizarres dans un ascenceur
Il se passe des choses bizarres dans un ascenceur quand on est plusieurs à pas se connaître.
Avant que les portes ne se referment, chacun regarde fixement le couloir, mains croisées sur le devant du ventre.
Puis les portes se referment. S'en suit un silence de quelques instants, aussi douloureux qu'inévitable, lui-même suivi d'un léger soubresaut, aussi collectif que ridicule. L'ascenceur entame sa montée... Et des évènements inexpliquables se produisent.
Inévitablement, une première personne est prise d'une quinte de toux.
Inévitablement, une seconde reçoit un texto, à en croire son portable qu'elle saisit frénétiquement et regarde d'un air concentré.
Inévitablement, une troisième se prend de passion pour le petit panneau en fer collé à la porte sur lequel est écrit la charge maximale autorisée.
Inévitablement, une quatrième découvre la magie de l'affichage fluorescent des étages, qu'elle regarde d'un air concentré.
Inévitablement, une cinquième vérifie qu'elle a bien ses clefs, en examinant d'une mine faussement inquiète l'intérieur de son sac et en en entrechoquant le contenu afin de rompre un tantinet soit peu ce silence oppressant.
Inévitablement, une sixième sent perler une goutte au nez, à en croire le mouchoir qu'elle extirpe de sa poche et se frotte longuement et inutilement sur le naseau.
Inévitablement, une septième ouvre un dossier en faisant bien claquer les élastiques, et feuillette bruyamment les pages.
Inévitablement, je regarde tout ce beau monde et je me dis qu'on a vraiment l'air con quand on est mal à l'aise.
Du coup j'envoie un texto à une copine pour lui donner la charge maximum autorisée dans mon ascenceur, et je vérifie grâce au panneau fluorescent indiquant l'étage si j'ai le temps de chercher mes clés dans mon sac. Puis je me rends compte que mes mouchoirs sont dans ma pochette, que j'ouvre en faisant claquer fort les élastiques.
Kmille, en mode-c'est-pas-pour-rien-que-j'habite-au-6eme-sans-ascenceur.
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