Dépression post-livrum
Ca y est. J’ai fini mon livre. Waou « mon livre » faudra que je m’y habitue parce que pour l’instant j’ai l’impression de raconter une blague.
Pourtant c’en est pas une. Ca me fait comme après le bac. Vous vous en souvenez de cette impression de liberté complètement grisante qui vous est tombée dessus une fois que vous avez craché le dernier mot de la dernière rédac de votre dernière matière. Et que les dès sont jetés, alors qu’il n’y même pas vraiment à s’inquiéter.
Je me souviens pendant mes périodes d’exams, j’avais comme des mini-révélations à chaque fois : je me demandais comment j’avais fait pour ne pas me rendre compte à quel point c’était bien de faire une sieste, de perdre du temps à me promener, de faire une grasse mat’, de pas avoir de pression, de regarder une connerie à la télé. Je me disais qu’en fait c’était pas plus compliqué que ça le bonheur, et que promis, à la fin des exams, je saurai enfin en profiter.
Sauf que la première grasse mat’ du lendemain, tu l’apprécies vraiment, d’autant plus que si tout va bien tu te l’es méchamment collée la veille. Mais la suivante, moins. Puis la re suivante, re encore moins. C’est peut être pas que tu l’apprécies moins, mais plus que tu ne te rends plus compte que tu l’apprécies. Et ce qui était devenu le symbole du bonheur devient un truc normal et tout rentre à sa place, et tu attends beaucoup plus que ça du bonheur.
Et pire, ce que tu ressens en fait, c’est comme un gros vide. Ton cerveau et ton temps qui ont été habitués à être consacrés à une seule et même chose se retrouvent tout errants, et toi tu erres derrière eux.
Tout à l’heure, je me suis surprise à parler toute seule. Et vous savez ce que je me suis entendue dire ? Suspens. Mais bon t’enflamme pas trop parce que tu verras c’est plutôt pathétique.
J’ai regardé l’heure et j’ai dit : « plus que 5 heures ».
Et comme je suis toute seule et que je fais donc les questions et les réponses, je me suis demandée (à voix haute toujours hein, c’est plus triste encore)
« 5 heures avant quoi ? »
« 5 heures avant que la journée soit terminée. »
Je t’avais prévenu, hein.
5 heures avant que je n’ai plus à culpabiliser de ne rien foutre. Parce que je n’ai rien foutu de la journée.
Pourtant j’ai des trucs à faire, mais pas l’énergie pour les faire.
Je me sens larvique, loukoum, toute chmoute et autres expressions qui ne veulent rien dire mais dont la sonorité parle pour elles-mêmes.
En fait je crois que je suis en dépression post livrum. Ou post gros-travaillum. Bref, c’est comme un après bac mais sans les bulles de champ qui vont avec ni les vacances d’été qui se profilent.
Mais avec le corps lourd et le moral en berne, l’envie de dormir pour deux mois et demi et les grosses bouboules d’avoir perdu une journée.
Je vous laisse, je vais aller bouffer du pâté pour chat.
j’espère vous avoir remonté le moral
Kmille en mode non-non-ne-me-remerciez-pas
Ps : j’ai quand même une petite pensée pour ma petite sœur, qui elle doit être en train de fliper sa race à l’approche du bac, et que si c’est pas le cas je me chargerai de lui rappeler ce week-end qu’elle devrait, pourtant. Et une autre pour mon autre petite sœur qui doit à l’heure qu’il est se déplacer en rampant puisque ça fait à peu près un mois et demi qu’elle est en exams. Courage, t’as plus qu’un mois à tirer. Une pensée aussi pour Lilou, qui elle s’apprête à décoller pour la Grèce. Si vous avez d’autres dédicaces à faire, n’hésitez pas c’est le moment. Et puis ça m’occupera.