J'ai décidé d'arrêter...
Ca y est ! Je l’ai fait !
Récemment j’ai décidé d’arrêter de me faire marcher sur les pieds. Mais c’est pas encore tout à fait gagné.
La première étape, et pas des moindres, c’est de réagir quand je me fais griller ma place à la caisse ou ailleurs.
C’est d’autant plus énervant c’est que ça m’arrive tout le temps. Je dois avoir une tête qui invite à ça. La tête de la nana un peu niaise qui de toute façon ne dira rien.
J’ai remarqué que c’était quand même une spécialité de vieux de piquer la place à la caisse. Ou plus précisément de vieille. La petite vieille qui fait semblant qu’elle t’a pas vu, en espérant que tu mettras ça sur le compte de ses réflexes qui diminuent, mais qui en trouve quand même assez, de réflexe, pour sa faufiler allègrement entre toi et le stand à chewing-gum juste devant la caisse.
Ca me rend dingue. Et pourtant elles en ont de la marge les petites vieilles pour me rendre dingue parce que j’ai énormément de respect pour elles. Je suis même toujours la première à leur laisser ma place dans l’ « autobus ». Mais ma place à la caisse, faut quand même pas pousser mémé dans les orties ni dans le stand à chewing-gum.
Hier, on faisait la queue avec ma maman, quand une petite vieille nous est passée sous le nez avec son tricot à payer.
Pas de chance la petite vieille, c’était depuis hier que j’ai décidé de plus me laisser marcher sur les pieds par des nanas dans ton genre.
Parce qu’il fut un temps (il y a deux jours à peu près) où j’aurais laisser couler. Oui mais là non. Il fallait que je lui dise. Simplement et gentiment. Comme une fille qui sait qu’elle est dans son bon droit et qui a bien l’intention de remettre les pendules à l’heure sans violence.
Au lieu de ça, j’ai réfléchi à ce que j’allais dire et faire. J’ai eu le temps d’avoir une bouffée de chaleur, de retourner la phrase dans tous les sens, d’avoir les mains qui se crispent, les yeux revolver, le cœur qui bat dans les tempes et de m’imaginer lui faire bouffer son tricot.
« Excusez-moi Madame ? (oui ? avec un regard innocent) C’était à nous mais allez-y vous pouvez passer devant. »
J’aurais dû lui dire plus tôt. Parce qu’au moment où s’est parti, même moi je me suis fait peur tellement c’était chargé en énervement.
Après on s’est fait des courbettes pendant 20 secondes pour savoir qui irait en première, mais non allez-y il y a pas de souci, non je vous en prie si vous dites que vous y étiez avant.
Mais dans ma tête ça résonnait. Je l’ai fait. Je l’ai fait. La prochaine fois j’arriverais peut-être même à dire à ces enfoirés qui écoutent de la musique sur leur portable dans le métro ou dans le train que si ils continuent je leur décroche une droite.
Kmille, en mode à-partir-d’hier-quand-on-me-cherche-on-me-trouve